Les pavillons de la place Denfert-Rochereau ont été construits en 1787 par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux. Ce sont les vestiges du mur des fermiers généraux qui encerclait Paris. Jalonnée de portes, qui hébergeaient des agents, cette enceinte permettait de percevoir l’Octroi, l’impôt sur l’entrée des marchandises dans Paris.
 

Vue extérieure sur le pavillon Ledoux Ouest

L’Octroi et les barrières du XVIIIe

Nombreuses sont les portes conçues par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux autour de Paris (Belleville, Montreuil, Enfer, Montmartre, Charenton, Ménilmontant, Reuilly, Ecole militaire…) entre 1784 et 1790. Malgré leur diversité de plans, ces édifices ont en commun d’avoir été réalisées dans un style néoclassique très marqué utilisant largement des colonnes, simples, double ou crénelées, des frontons et arcades. Cependant fortement critiqué pour son coût, ce projet de « propylées » parisiennes n’a pas été totalement terminé et certaines portes n’ont jamais été achevées.


La barrière D’enfer

La barrière dite d’Enfer, est située sur l'actuelle place Denfert-Rochereau.
Construite sur un plan double, les pavillons Est et Ouest qui la constitue se font face, renforçant l’effet d’une entrée grandiose dans Paris. Leurs colonnes crénelées sont surmontées de frises sculptées d'un cortège d'allégories féminines. Le centre de la chaussée est occupée par une barrière qui ferme l’entrée de la ville.


Les pavillons sont destinés à héberger les services administratifs de l’Octroi. Lorsque la capitale s’étend, un bâtiment en « U » est adjoint. Les services de l’inspection des carrières et le Laboratoire d’essai des matériaux sont installés dans les bâtiments.


La Seconde guerre mondiale

Les pouvoirs publics redoutent, dès les années 1930, les bombardements toxiques sur la capitale.
Ils installent des abris de défense passive. Sous le pavillon Ouest, un aménagement spécifique permet d’accueillir des services publics pour assurer le fonctionnement de l’administration parisienne en cas de bombardement. Il ne sera pas utilisé à cette fin, mais du 20 au 28 août 1944, abritera le colonel Rol, commandant régional des FFI et son état-major.


C’est pour cette raison que les pavillons sont choisis comme nouvelle destination du musée.